dimanche 11 septembre 2011

Slum Dogs vs. the World

J'ai enfin pu choper Scott Pilgrim vs The World, c'est le film le moins Télérama qui existe au monde. Beck et Frank Black squattent la bande-originale, certes, mais le reste est superbement crétin. Le héros, Scott, est un loser chômeur et bassiste (ce n'est pas forcément lié) qui rencontre une fille qui lui plaît mais genre grave, seulement elle a sept exs très jaloux qui la collent, et Scott va devoir les combattre, dans les codes des plus grands hits geeks des vingt dernières années, des défis de rampe de Tony Hawk aux fights de Guitar Hero en passant par Ninja Gaiden et Zelda. Les scènes de baston sont plus que correctes. Kieran Culkin sauve le film toutes les cinq minutes, toujours meilleur que son grand frère tête à claques, toujours un super acteur depuis qu'il a tourné un hommage direct à Salinger il y a une dizaine d'années. Après, Scott Pilgrim, c'est du vent. Un parfait exemple de film résumé dans sa bande-annonce. 

Heureusement que j'ai maté Slumdog Millionaire dans la foulée. J'écoutais M.I.A depuis la veille, l'électro hip-hop furibond de la belle correspondant bien à mon humeur de pois sauteur rose bonbon. L'extraordinaire Paper Planes, samplant Straight To Hell des Clash (ça a failli être le nom de ce blog au lieu de Rebel Waltz, mais j'ai cette fameuse humeur de pois sauteur rose bonbon la plupart du temps, donc non) , Paper Planes de M.I.A donc, fait partie de la bande originale de cette bobine de Danny Boyle. Je ne trouverai jamais rien à reprocher à ce mec, c'est presque frustrant. Jusque là, je ne m'étais pas senti la force de regarder Slumdog Millionaire, pas envie de voir un traitement maladroit de l'horreur d'une enfance dans les bidonvilles.

Boyle s'en sort admirablement. J'avais très peur que le résultat ressemble à ce qui se passe devant une caméra intrusive tenue par un gros écossais bien nourri qui s'encanaillerait à Bombay. Au final, Boyle sait doser. Il suit pas à pas la croissance de ses petits héros et la mutation de l'Inde, en observateur neutre, pas en touriste. C'est un hommage, qui commence comme un Forrest Gump oriental et se termine par un clin d'oeil à Bollywood, mais les danseurs, les jeunes Indiens du film, sont fringués comme mes potes.



J'ai eu un élan de tristesse assez affreux devant une scène où un petit gosse se fait mutiler par des malfrats pour qu'il ramasse plus d'argent en mendiant. Jusqu'à me demander si j'allais pas partir là-bas et ramener un orphelin, plus tard, un jour.
Et puis je me suis souvenue du très cool Bal des Actrices, de Maïwenn Le Besco, où le personnage de star imblairable joué par Mélanie Doutey assouvit ce même élan, pour résoudre une crise existentielle. Un noble projet qui, par le traitement ultra acide de Maïwenn, se révèle être un caprice odieux dicté par tout sauf l'amour et l'instinct maternel. J'ai rigolé un bon coup, et vais manger un magnum double chocolat dans un bain moussant. J'irai peut-être chercher un de ces petits bouts pas vraiment gâtés par la vie, plus tard, un jour. Mais seulement quand je n'aurai que le meilleur à donner et rien à demander en échange.
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1 commentaire:

Laurent a dit…

Quitte à faire le pénible : Le bouquin de Slumdog Millionnaire est carrément mieux.
"Les fabuleuses aventures d'un Indien malchanceux qui devint milliardaire" - Vikas Swarup - 10/18.

En tout cas, moi qui ai vu le film après l'avoir lu, j'ai été déçu.

Donc si tu l'as pas lu, go go !